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Le jardin de Minerve
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  • Quand la géopolitique et la stratégie militaire sont vues avec les yeux d'une femme... J'ai 20 ans d'expérience professionnelle dans ces domaines et un doctorat sur les conflits asymétriques. Libre utilisation des informations mais citez ce blog.
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16 février 2019

TECHNOLOGIES ET POLITIQUE

Les technologies de l’information ont joué un rôle essentiel dans l’érosion de la souveraineté nationale. Elles ont, par ailleurs, permis l’émergence de nouveaux acteurs internationaux[1]. On a vu que le développement du cyberespace a affaibli la notion de territoire pour définir un acteur international[2]. Désormais tout le monde peut communiquer avec tout le monde, librement et en temps réel[3]. Les individus sont donc capables de s’exprimer sur la scène mondiale sans passer par un intermédiaire représentatif[4]. Ainsi, pour la première fois dans l’histoire, il devient possible de court-circuiter les institutions étatiques.

Des groupes traditionnels ou des nouvelles organisations cherchent à répondre à ce besoin. Comme l’appartenance à ces organisations semble plus sécurisante que l’adhésion aux institutions étatiques, vues corrélativement comme lointaines et parfois incapables, dans certains cas, d’assurer la sécurité des individus[5], les membres reconnaissent à ces groupes le pouvoir de déterminer l’hostis et à la limite de le combattre. Par conséquent, le modèle de Schmitt, fondé sur la dichotomie amicus-hostis, démontre sa validité. En effet, sur la scène internationale contemporaine, il existe désormais d’autres entités - en dehors des États-nation - qui peuvent être identifiées comme unités politiques, car elles ont la capacité d’identifier l’hostis et d’utiliser la force contre lui[6].

Enfin, si on accepte un des paradigmes de base de la théorie économique qui affirme que toutes les ressources[7] sont limitées en quantité[8], on peut en tirer deux conclusions. D’une part, il existera toujours des unités politiques qui auront la capacité de définir les enjeux et les règles alors que d’autres devront adapter leurs modèles ou leurs préférences[9]. D’autre part, le conflit pour acquérir des ressources est inévitable[10].



[1] Peter Schwartz, Alvin Toffler (conversation), Shock Wave (Anti) Warrior, HotWired Inc., 1996. Http ://www.hotwired.com/wired/1.5/features/toffler.html

[2] On fait référence à la théorie réaliste et néo-réaliste.

[3] Iole M., De Angelis, Le Nuove Frontiere dell’Information Warfare con l’Evoluzione della Tecnologia Spaziale, CeMiSS, Rome, Italie, 1997, p. 42.

[4] Michel Wautelet, Les Cyberconflits, Editions GRIP, Bruxelles, 1998, p. 23.

[5] Ici on répète ce que l’on entend dans les lieux publics (train, métro, café etc.) mais aussi sur les sites Internet de discussion libre (« chat », en jargon technique).

[6] On fait référence à la définition de puissance de Strange.

[7] Comme dans ce cas on dépasse la théorie économique, on fait référence à Strange et on considère que les ressources sont d’ordre économique, militaire et culturel.

[8] Stanley Fischer, Rudiger Dornbrusch, Richard Schmalensee, Economia, Editore Ulrico Hoepli, Milan, Italie, 1992, p. 3. Les auteurs définissent l’économie comme l’étude de la façon dans laquelle une société avec des ressources limitées décide ce qu’il faut produire, comment et pour qui.

[9] Voir la Théorie des Choix Collectifs.

[10] John R. Brinkerhoff, An Overview of Military Conflict, The Military Conflict Institute, Australie, 1998, http ://www.militaryconflict.org et Edmund DuBois, Wayne Hughes Jr., Lawrence Low, A coincise theory of Combat, Institute for Joint Warfare Analysis, Naval Postgraduate School, Monterey, USA, 1998.

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