GUERRE FROIDE : L'INCUBATION DES MENACES D'AUJOURD'HUI 1
La prédominance de la menace soviétique ou américaine – unique, familière, aux modes d’actions prévisibles - a longtemps masqué l’émergence des formes de menaces provenant d’acteurs non-étatiques. Mais elle n’a pas empêché le développement des formes de violence caractérisées par une action indirecte et de contournement des forces armées, telles que la subversion, la guérilla et le terrorisme. La disparité dans les enjeux, les moyens, les doctrines d’emploi, les limites à l’utilisation de la violence et d’autres différences encore font en sorte que les deux belligérants ne sont plus dans une position de symétrie l’un par rapport à l’autre. Dans ce cadre, l’expression « conflits asymétriques » permet de réunir dans une même catégorie plusieurs épiphénomènes violents, tels que la guérilla, le terrorisme, la subversion, etc. De plus, elle permet de s’affranchir du jugement de valeur sous-jacents aux expression que nous venons de citer : les deux belligérants sont différents sous plusieurs aspects, et cela comporte l’absence d’une relation de réciprocité ou de symétrie. Tandis que pour un acteur il s’agit de « partisans », pour l’autre ce sont de « terroristes ». Dans ce cas, nous pouvons citer à titre d’exemple le conflit entre Israël et les Palestiniens, la Guerre du Vietnam, la lutte partisane[1] pendant la Seconde Guerre Mondiale, etc.
[1] Nous parlons de « partisans », parce que ce sont les Alliés qui ont gagné la Seconde Guerre Mondiale. Si elle avait été gagnée par les nazis, nous aurions utilisé une autre expression, par exemple « terroristes » ou « subversifs ».