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Le jardin de Minerve
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  • Quand la géopolitique et la stratégie militaire sont vues avec les yeux d'une femme... J'ai 20 ans d'expérience professionnelle dans ces domaines et un doctorat sur les conflits asymétriques. Libre utilisation des informations mais citez ce blog.
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18 février 2019

LES JEUNES ET LE DJIHAD

Le sujet des jeunes qui partent pour combattre dans le djihad est un des sujets plus importants de l’actualité. Il est donc important de comprendre ce phénomène et surtout les raisons pour lesquelles des jeunes d'Europe choisissent de renoncer au confort d’un pays comme la France pour vivre les sacrifices du djihad.


Je ne vais pas analyser ce que c’est ISIS, le pourquoi il est un acteur de la politique internationale, etc… Je souhaite m’arrêter aux questions concernant les motivations de nos jeunes de partir « là-bas».


ISIS comme toutes les organisations terroristes de nature idéologique ou religieuse a un fort attrait sur les jeunes, il suffit de regarder l’âge moyen des membres des Brigate Rosse, de Hamas, etc… Plusieurs chercheurs en psychologie, sociologie et d’autres sciences sociales on a mis en évidence que le fait religieux joue un rôle essentiel dans la croissance, cependant, la recherche scientifique sur la croissance psychologique n'a presque pas étudié la question de la spiritualité et des croyances. Cependant, c’est surtout à l'âge de l'adolescence que la recherche du soi amène à une recherche du spirituel et du religieux.

Le potentiel d'attirance des groupes religieux et pseudo‐religieux sur les jeunes a plusieurs raisons: la curiosité, leur besoin d’identité, l'insatisfaction vis à vis des églises officielles, leur désir de plus d'amour et de sécurité, le besoin d’appartenance, le désir qu'on ait besoin d'eux, l'intérêt pour les questions religieuses et la mort, etc.


Aujourd’hui, en France, la question de la religion est un tabou. Bien sûr, la France est et restera une république laïque, cependant, laïque ne veut pas dire avoir honte du fait religieux et être contre l’existence de la religion. Or, aujourd’hui, on assiste à l’émergence d’un besoin du transcendent qui s’exprime par un intérêt de plus en plus fort vers le surnaturels sous tous ses formes (magie,
marabouts, vampires, fantômes, religions, etc.) qui coexiste avec une façade rationnelle.


Les jeunes sont attirés par ce qui est interdit, mystérieux et aussi par la facilité. Face à des familles désagrégées et recomposées, face à des situations de racisme hypocrite qui imprègnent toute la société française, face à des repères de plus en plus mobiles, le jeune cherche soi‐même et sa place surtout dans un monde déshumanisé et mondialisé comme le nôtre.


L’islam radical se positionne dans le même « marché » que les sectes : il vise des individus à la recherche de soi‐même et propose un monde en blanc et noir où tout est simple. A la différence des sectes, ce type d’islam profite de la couverture d’une vraie religion reconnue. Cependant, ses modes de recrutement et d’action sur les jeunes qui s’approchent à ce mouvement sont identiques à ceux
des sectes.


Les recruteurs de ISIS travaillent comme les membres d’une secte : une secte veut séduire les individus et les faire adhérer à sa « cause » elle donne donc l’image de détenir la vérité, ISIS de même, car le leur c’est le seul et vrai islam. Ils travaillent sur Internet, dans les mosquées et partout. 

De même, les sectes proposent toujours des utopies, comme ISIS avec le paradis des croyants, de plus, elles mettent l’accent sur les defaults des non membres en les présentant comme inferieurs et/ou hostiles. Enfin, les membres sont accueillis avec beaucoup d’amour et petit à petit sont coupés des relations normales (famille, amis, etc.) pour entretenir des relations seulement avec les membres du groupe qui se motivent réciproquement sur les bienfaits et le bonheur d’appartenir à ce groupe qui est meilleur des autres.

Au demeurant, comme les sectes, ISIS utilise toutes les techniques de manipulation mentale pour accrocher un futur membre et le maintenir dans ses rangs.


En conclusion, la solution au problème n’est pas un numéro de téléphone à appeler au cas où, mais demande de repenser le rôle de la religion dans notre société moderne, car, si Dieu est mort dans les années 70, il est ressuscité dans les années 2000. Il serait utile de ouvrir la question du fait religieux et de l’importance des croyances au sein d’une société afin de sortir de cette sorte de hypocrisie qui
est en train d’amener nos jeunes vers l’extrémisme dans toutes les religions, croyances et idéologies.

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