LES NOUVELLES MENACES INTERNATIONALES: MON ANALYSE EN 1996

Avec la dissolution de l'empire soviétique, le monde a vraisemblablement perdu un facteur de stabilité, car, à cause de la crise économique les spécialistes russes sont sous-payés, les militaires ne reçoivent pas leur salaire chaque mois, et au niveau international il y a beaucoup de pays qui sont intéressés au développement de technologies nucléaires, biologiques et chimiques. On peut conclure que le risque d'une dissémination de hautes technologies et de matériels très dangereux existe. De plus, ce trafic peut s'effectuer de façon illicite par des organisations criminelles qui peuvent même être des trafiquants de drogue.

Le danger international est que de nombreaux pays intéressés par la technologie nucléaire ont des régimes instables ou sont des Etats intégristes. Cela signifie que ces technologies risquent d'être utilisés réellement et ne pas constituer seulement une menace, comment pendant la Guerre Froide.

Ce qui donne réalité et efficacité au droit international c'est la volonté politique des nations, et devant ces menaces, qui sont globales et réelles, la coopération internationale (et pas seulement entre les nations plus industrialisées) devient le seul facteur d'assurance et de prévention pour le futur.

Mais les dangers qui viennent du l'empire soviétique évanoui ne sont pas seulement liés à la diffusion de technologies militaires, mais aussi à l'instabilité des gouvernements nationaux. Le passage du régime dictatoriale au régime démocratique n'est jamais facile, surtout si dans l'histoire du pays il n'y a pas eu d'expériences démocratiques, comment c'est le cas en Russie avec le système bolchévik et auparavant le régime des tsars. En effet, pour bien vivre le système démocratique, il faut que les personnes sachent ne pas abuser de leur liberté; en ce sens la démocratisation est un processus qui nécessite beaucoup de temps, et dans les périodes de transitions la situation est très fluide et risquée.

Il y a aussi des situations dans lesquelles la communauté internationale sera appelée à prendre position, et on peut parler des conflits locaux et ethniques qui peuvent avoir des très fortes répercussions au niveau international. En effet, il faut identifier, avant tout, des zones "chaudes" dans le monde, à commencer par le moyen-orient et la question arabe - israélien pour laquelle il n'y a pas actuellement de solution; et l'empire soviétique, avec la menace d'une révolte interne et des conflits entre les différents régions. Plus à l'est, on peut noter que les relations entre le Pakistan et l’Inde ne sont pas meilleures, et un conflit local entre ce deux nations est une question globale, parce que ces deux nations ont déjà développé un certain niveau de la technologie nucléaire. De plus, on peut ajouter les problèmes entre la Chine et certains de ses voisins et la double politique de la Corée du Nord. En Europe, on trouve la tension historique entre Grèce et Turquie, qui pourra, si on n'y prête pas garde, créer des problèmes de stabilité et de cohérence au niveau de l'OTAN et de l'UEO.

En ce qui concerne les menaces internationales, il faut faire attention au terrorisme, qui a pour but de créer la confusion dans la “synthèse politique” adverse, et qui peut frapper partout, surtout avec le plus d'éclat possible, avec une stratégie de terreur et de menace. On peut distinguer deux types de terrorisme: le terrorisme d'état, comment c'est le cas en Iran, Iraq et Libye, et le terrorisme basé sur des idéologies ou des weltanschaung. D'un point de vue stratégique on peut affirmer que le terrorisme d'état est plus facile a contrôler, parce qu’il ressemble beaucoup plus a une menace conventionnelle, c'est-à-dire état contre état. Dans ce sens, les satellites pour l'observation de la terre peuvent jouer un rôle de prévention ou d'alerte avancée. Le terrorisme "idéologique", au contraire, est un danger qui peut se développer à niveau national autant qu'au niveau international, et, pour cette raison, il est beaucoup plus difficile de savoir quels sont les objectifs et les modalités d'action, et par conséquence l'activité de prévention est beaucoup plus difficile.

La drogue est aussi un risque qui devient de plus en plus stratégique, pas seulement par le fait qu'elle détruise physiquement et psychologiquement beaucoup de jeunes, mais aussi parce que l'argent qui vient de ces trafics est utilisé pour favoriser la prolifération d'armes dans les pays sous-développés autant que dans les pays développés, et parmi les groupes terroristes. On peut aussi penser que dans un future proche, on pourra aussi envisager des mesures militaires contre les pays producteur de ces substances. En général, il est intéressant de noter qu'il n'y a pas au niveau international une organisation, ou une volonté, d'utiliser l'espace comment moyen de renseignement sur l'étendue de la production de substances stupéfiantes.

En général, la question la plus importante, pour assurer une coopération internationale efficace, est d'essayer de créer des procédures compatibles plutôt que se focaliser sur les moyens et les intérêts nationals.

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Je rappelle que j'ai ecrit cette analyse en 1996 lors d'un stage